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Photo du rédacteurMarie-France Lesage

New York

Dernière mise à jour : 22 sept. 2023



Hier, j’étais dans la campagne, les doigts piqués par les ronces et les orties, les mains ensanglantées par le jus des mûres. Aujourd’hui, je suis en route pour la Grosse Pomme.

Les deux s’associent très bien en confiture. Le manque de pectine de la première étant compensée par la deuxième.



Adolescente, je rêvais en écoutant chanter Yves Simon :

J'ai rêvé New York, j'ai rêvé New York

J'ai rêvé New York, New York City sur Hudson

J'ai rêvé New York, j'ai rêvé New York

J'ai rêvé New York, New York City sur Hudson

Monsieur Lester Young

Si une bombe atomique tombait sur New York (New York City)

Que feriez-vous? (New York City)

J'briserais la vitrine de chez Tiffany (New York City)

Et j'piquerais tous les bijoux (New York City)

Monsieur Grégory Corso (New York City)

Qu'est-ce que la puissance? (New York City)

Rester debout au coin d'une rue (New York City)

Et n'attendre personne (New York City)

Bonjour Monsieur Hendrix (New York City)

Je suis du New York Times (New York City)

Salut (New York City)

Moi je suis de la planète Mars (New York City)

J'ai rêvé New York, j'ai rêvé New York

J'ai rêvé New York, New York City sur Hudson, hey

J'ai rêvé New York, j'ai rêvé New York

J'ai rêvé New York, New York City sur Hudson

Babylone, tu te shootes et tu rêves

Babylone, tu fumes trop et tu crèves

Babylone, tu exploseras sur un graffiti de New York

Quand il pleut des cordes (roule en Ford)

Si tu veux faire mac (roule en Cadillac)

Si tu veux faire chic (roule en Buick)

Si tu Rockefeller Roule en Chrysler)

J'ai rêvé New York, j'ai rêvé New York

J'ai rêvé New York, New York City sur Hudson

J'ai rêvé New York, j'ai rêvé New York

J'ai rêvé New York, New York City sur Hudson

Nous étions arrivés balancés par des filins d'acier

(Manhattan Bridge)

Du haut de nos chevaux nous regardions les fumées

(Brooklyn Bridge)

De l'asphalte, des morceaux de pneus de la gomme et des souliers

(Queensborough Bridge)

J'ai dit, nous détacherons les ponts de cette cité

(Williamsburg Bridge)

Pour qu'elle puisse s'envoler

(Georges Washington bridge)

Pour qu'il n'y ait plus de sang (blood)

De sueur (sweat)

Ni de larmes (tears)

Seulement le silence, coincé entre mon rêve

Et deux océans

J'ai rêvé New York, j'ai rêvé New York

J'ai rêvé New York, New York City sur Hudson, hey

J'ai rêvé New York, j'ai rêvé New York

J'ai rêvé New York, New York City sur Hudson

J'ai rêvé New York, j'ai rêvé New York

J'ai rêvé New York, New York City sur Hudson

J'ai rêvé New York, j'ai rêvé New York

J'ai rêvé New York, New York City sur Hudson

Source : LyricFind

Paroliers : Yves Simon


mais il a fallut que j’accepte d´y accompagner mon amie pour dessiner la Ville. Ne plus situer Wall street dans Midtown, le New Jersey à l'est et le pont de Brooklyn à l’ouest.

La Ville, avec un grand V, comme dans le roman Jazz de Toni Morrison, la Ville jamais citée que l’on sait être NY. Lou Reed ne dit pas autre chose dans sa chanson Take a walk on the wild side : New York City’s the City.




Quand j’allais à l’école à Bastogne, la population ovationnait les vétérans qui revenaient sur les lieux des terribles combats de la Bataille des Ardennes. L’armée de Patton avait libéré la ville en décembre 1944 et l’Amérique y était portée aux nues.

Enfants, nous fantasmions sur le rêve américain. Nous étions influencés par le cinéma et les bandes dessinées. Nous étions tout autant Tintin que Luky Luke, Billy the kid ou Calamity Jane.



Depuis ces temps révolus, mon regard sur les États-Unis a changé mais la proposition d'y aller était tentante.

Je suis donc partie à New York.


Après l’atterrissage à JFK, nous avons traversé le Queens en taxi. Nous sommes passés au-dessus de l’East River avant de suivre la succession des avenues : Lexington, Madison et tous les célèbres numéros.

Pour nous mettre dans l’ambiance, nous avons commencé notre visite de la Ville par un tour de MidTown : Times Square, la gare de Grand Central, la descente de la Cinquième avenue, le Flatiron sous les échafaudages surplombant Madison Square Park en tenue d’été et musicale. Peu de monde et de trafic. Un dimanche aux ambiances de village et aux parfums de marijuana.

Cette ville qui ne dort jamais m'a semblé bien provinciale. De petits restos avec des terrasses fermées sur les emplacements de parking, des délis (magasins de proximité souvent ouverts tard le soir proposant de la restauration rapide autre que celle proposée dans les fast-food), des dents creuses entre les immeubles, des maisons unifamilliales flanquées de buildings. C’était moins rutilant que je ne pensais. La Ville ne ressemblait pas à mes clichés. Je voyais Manhattan couverte de gratte-ciels.

Je me l’imaginais dans leur ombre alors qu’elle est baignée de soleil et formée de quartiers très différents. Je pensais New York en deux dimensions, une skyline illuminée dans la nuit. Mais la Ville est plus complexe.



La ville de NY n’est pas belle, mais elle est attachante. Certains quartiers se distinguent, comme le Village, avec ses maisons individuelles et ses rues qui vont un peu dans tous les sens, à l’inverse du reste de la ville qui est quadrillée ou encore le quartier de la Bourse avec ses immeubles Art déco. Mais en règle générale les immeubles sont laids et sombres, rarement ravalés.

New-York sans New-York de Philippe Delerm


Il adore citer l’histoire de cet empereur romain qui trouva Rome en brique et la laissa en marbre. Lui dit qu’il a trouvé New York en brique et la laissera en acier….en acier et verre.

La trilogie new-yorkaise de Paul Auster



Le temps des photos de Charles Cushman ou Vivian Maier est révolu. Les hommes ne portent plus de costards et de chapeaux mais des baskets et des casquettes. Plus de chevaux ou de bâtards dans les rues mais des chiens toilettés profitant d’espaces verts exclusivement dédiés à leur plaisir, promenés en poussette comme des enfants. Les murs désolés de briques rouges sont à présent couverts de graffitis.



Nous sommes montés sur « The Edge », une nouvelle plate-forme d’observation située à 335 mètres de hauteur dans le quartier d’Hudson Yards. Elle est suspendue dans le vide et permet une vue de NY à 360°. Une partie du sol est un verre. Y poser le pied est une expérience frissonnante. De là-haut, j’ai pu observer tous les gratte-ciels cités dans la chanson de Serge Gainsbourg.



J’ai vu New York

New York U.S.A.

J'ai vu New York

New York U.S.A.

J' ai jamais rien vu d'au

J' ai jamais rien vu d'aussi haut

Oh ! C'est haut c'est haut New York

New York U.S.A.



J'ai vu New York

New York U.S.A.

J'ai vu New York

New York U.S.A.

J' ai jamais rien vu d'au

J' ai jamais rien vu d'aussi haut

Oh ! C'est haut c'est haut New York New York U.S.A.


Empire States Building (oh ! c'est haut)

Rockfeller Center (oh ! c'est haut)

Internationnal Building (oh ! c'est haut)

Waldorf Astoria (oh ! c'est haut)

Panamerican Building (oh ! c'est haut)

Bank of Manhattan (oh ! c'est haut)


J'ai vu New York

New York U.S.A.

J'ai vu New York

New York U.S.A.

J' ai jamais rien vu d'au

J' ai jamais rien vu d'aussi haut

Oh ! C'est haut c'est haut New York

New York U.S.A.


Time and Life Building (oh ! c'est haut)

Americana Hotel (oh ! c'est haut)

C.B.S. Building (oh ! c'est haut)

R.C.A. Building (oh ! c'est haut)

First National City Bank (oh ! c'est haut)


J’ai vu la statue de la Liberté.

Une grande femme verdâtre en peignoir, dressée sur un îlot, le bras en l’air.

« Qu’est-ce qu’elle tient dans la main?

C’est une torche, mon chéri… La liberté éclairant le monde… Et voilà Governors Island de l’autre côté… Là où il y a des arbres…et regarde, le pont de Brooklyn…C’est beau, non? Et regarde aussi les quais…Ca, c’est Battery Park…et les mâts, les bateaux… et la flèche de Trinity Chruch et le Pulitzer Building… »

Extrait de Manhattan Transfer de John Dos Passos, publié en 1925.



Ed Tatcher contemplait la baie aux eaux bleues scintillantes qui allaient se perdre dans une brume rousse vers les Narrows. La statue de la Liberté se dressait, vague comme une somnanbule, parmi les volutes de fumée des remorqueurs, Les mats des goélettes et les péniches engourdies, à la proue arrondie, chargées de briques et de sable. Ici et là, le soleil ardent jetait des éclats de blancheur sur une voile ou la superstructure d’un vapeur. Des bacs faisaient la navette.

Extrait de Manhattan Transfer de John Dos Passos.



J’ai fait la file pour quitter la statue de la Liberté et reprendre le ferry qui approchant du quai de débarquement penchait dangereusement du côté de la vieille dame que tout le monde cherchait à immortaliser.

J’ai vu Ellis Island, par où ont transité douze millions d’immigrés entre 1892 et 1954.

Ils arrivaient au pays de la liberté, comme dans le film les immigrants de Charlie Chaplin.


J’ai visité Tenement Museum dans le Lower East Side. Des immeubles du XIXème abandonnés dans les années trente et restés inhabités jusqu’à la fin du XXIème siècle. Les guides y racontent une histoire poignante des immigrés et du dénuement dans lequel ils pouvaient vivre dans ces logements surpeuplés en parlant de nombreuses différentes langues.

Est-c’-qu’à Nous York i pâlent wallon demande le Carolo William Dunker.



Je ne suis pas passée à Wall street, étymologiquement « La rue des Wallons ».

Il m’importait peu de faire la file pour caresser les couilles du célèbre taureau.



J’ai mangé à China Town près de Columbus Park où de vieux asiatiques se reposent ou jouent de la musique traditionnelle.



J’ai longé les terrasses des nombreux restaurants de Little Italy.

J’ai bu un Manhattan au bar du Roxy hôtel. Du rye associé à de l’antica sweet vermouth et du sour cherry bitters. J’aurais pu boire un autre cocktail mais il n’avait pas de Metropolitan, de Bronx ou d’Americano.



Un jour, j'irai à New York avec toi

Toutes les nuits déconner

Et voir aucun film en entier, ça va d'soi

Avoir la vie partagée, tailladée

Bercés par le ronron de l'air conditionné

Dormir dans un hôtel délatté

Traîner du côté gay et voir leurs corps se serrer

Voir leurs cœurs se vider et saigner

Oui, saigner

Un jour j'irai là-bas

Un jour Chat, un autre Rat

Voir si le cœur de la ville bat en toi

Et tu m'emmèneras

Emmène-moi

Un jour j'aurai New York au bout des doigts

On y jouera, tu verras

Dans les clubs il fait noir, mais il ne fait pas froid

Ne fait pas froid si t'y crois

Et j'y crois

Les flaques de peinture sur les murs ont parfois

La couleur des sons que tu bois

Et puis c'est tellement grand que vite on oubliera

Que nulle part c'est chez moi, chez toi

Chez nous, quoi

Un jour j'irai là-bas

Un jour Chat, un autre Rat

Voir si le cœur de la ville bat en toi

Et tu m'emmèneras

Un jour (emmène-moi, emmène-moi)

(Emmène-moi, emmène-moi)

(Un jour) toucher à ci, toucher à ça

Voir si le cœur de la ville bat en moi

Et tu m'emmèneras

Emmène-moi

Paroliers : Corine Marienneau / Jean-Louis Aubert / Louis Bertignac / Richard Kolinka - Téléphone




J’ai retrouvé mes amis à Washington Square. Un endroit où on lit, danse, joue aux échecs, fait de la musique et du skate board. Où l’on se baigne dans la grande fontaine ronde. Où l’on farniente sur les pelouses. Où l’on promène les enfants et les chiens. Où l’on engueule la police qui vient de mettre un PV à un cycliste. Où l’on mange, boit, fume de la beuh sur chaque banc. Où je regarde un vieux noir, sourire aux lèvres, souffler des bulles de savon dans une longue tige à trous multiples qu’il plonge dans un vieux bidon d’eau savonneuse.



J’ai pris le métro, celui que Chantal Ackerman filme dans News from home.

Elle a enregistré des plans séquences de plusieurs minutes, en 1976, au moment ou Paul Auster écrivait sa trilogie new-yorkaise.



Des plans fixes où seuls les clients des bars et des magasins circulent, où les grosses américaines roulent dans les rues défoncées, leurs feux arrières filant dans la nuit, où les reflets courent sur les devantures métalliques des bars vides, où les bouches d’incendie arrosent les enfants qui jouent dans la rue. Des plans fixes de la ligne 1 entre Canal et Christopher street. Des quais de métro à la Mondrian, aux lignes verticales et horizontales, des couloirs au flot incessant d’usagers. Des plans fixes du métro aérien qui surplombe une ville triste et sombre. Des plans fixes du ferry quittant Manhattan dans la brume.



J’ai pris le métro, ses couloirs bas et vieillots. Un fastidieux mécano de poutres métalliques vertes, noires ou blanches. Des murs ornés de mosaïques reprenant le nom de la station dans des tons à la Permeke, brun, vert, crème, rappelé dans le liseré supérieur des murs couverts de petits pavés blancs brillants contre lesquels s’adossent des bancs de bois brut ressemblant à des jeux de construction Kapla. Les wagons sont en aluminium, numérotés et ornés d’un drapeau américain. La fréquence des rames est rapide. Il y avait de rares escalators et de nombreux escaliers pour rééduquer mon genou.



J’ai, pour le prix d’un ticket de métro, traversé l’East River avec le téléphérique de Roosevelt Island que les New-Yorkais appelle tramway.



J’ai vu une comédie musicale au Shubert Theater sur Broadway. Une avenue qui traverse Manhattan, du sud au nord, en diagonale, ne respectant pas le plan de quadrillage établi en 1811. Plan qui permet de se retrouver facilement dans la Ville puisque toutes les rues portent un numéro. Some like it hot était réglée comme du papier à musique. Des acteurs dansant et chantant comme des dieux dans une mise en scène énergique, rapide comme un dessin animé.



J’ai suivi la High Line, un ruban qui se déroule entre les immeubles de Chelsea, une ancienne voie ferrée de plusieurs kilomètres réservées aux piétons, reconvertie en jardin suspendu dans cette nouvelle Babylone.



J’ai mangé un lobster roll : Lobster dressed in Japanese mayo and lemon served in our signature toasted brioche roll with fries or salad pendant que mes amis dégustaient un original burger : Original Nebraskan beef patty with bacon, cheese, lettuce, tomato, pickles, onions and B&L’s burger sauce with fries or salad.



J’ai croisé d’énormes trucks au nez carré dont le marche-pied peut supporter toute personne en surpoids.

Au passage pour piétons, sur les feux de signalisation, j’ai remarqué le petit homme blanc qui autorise la traversée et la main rouge de l’Ulster protestante qui l’interdit. Tout un symbole!



Les avenues sont tellement larges que les passants respectent les passages pour piétons. Les voitures blanches bardées de bleu du NYPD sont partout. Ça n’empêche que les piétons traversent au rouge devant les policiers.

À Times Square, j'ai remarqué que Minnie et Mickey étaient Sud-Américains quand ils repoussaient dans leur dos la lourde cagoule de leur déguisement. Dans d’autres quartiers, ils promenaient les enfants et les chiens des plus riches ou travaillaient dans les hôtels et les restaurants. J’ai autant entendu parler l’espagnol que l’anglais.


Je me suis assise devant le portrait d’Adèle Bauer dans la salle Klimt de la Neue Galerie. Les mosaïques de la peinture ont été inspirées à l’auteur par celles qu’il avait admirées à Ravenne en Italie. Mosaiques que je retrouve dans l’écriture des stations de métro.

J’ai admiré au MOMA, les Soutine, Van Gogh, Matisse, Picasso et Cézanne, les Pollock, Jasper Johns et Edward Hopper. Tellement de tableaux connus que cela en devenait commun.



J’ai traversé l’emblématique pont de Brooklyn et arpenté Brooklyn Heights.

J’ai pris le ferry au coin de la nonantième rue. Pour le prix de 4$, j’ai descendu l’East River jusque Lower Manhattan passant sous les ponts de Williamsburg, Manhattan et Brooklyn, admirant la Sky line sur Manhattan.



J’ai parcouru Central Park. J’y ai vu des calèches, des barques, des musiciens, des joggeurs, des nounous noires ou Sud-Américaines promenant des bébés blancs, des vendeurs de mango, mango, mango, des barbiers, des gens bronzant sur les pelouses, des chiens, des écureuils et des rats nullement dérangés par mes pas qui s’approchaient.

J’ai photographié le vieux Park de Coney Island et visité le jardin botanique au son d’un tonitruant festival de musique qui le bordait.



J’ai remarqué que seuls les dinosaures portaient encore un appareil photo autour du cou. L’ère est au selfie. Il est présent à chaque endroit, à chaque moment de la journée. Nous sommes comme des robots avec une autonomie à recharger tous les soirs. Plus de papier, de cartes, de livres. Tout est au bout de nos doigts, même la musique.



J’ai déniché les peintures murales de Bushwick à Brooklyn.



Je suis sortie trop tôt du ferry pour Dumbo et me suis retrouvée le soir de Shabbat dans le quartier juif où j’ai croisé des Hassidim tout de noir vêtu portant leur chapeau rond de fourrure alors que je voulais photographier la skyline de nuit.



Dimanche matin, je suis allée à la messe à Harlem. Maman aurait été bien étonnée. Cependant, ce n'est pas la même célébration avec eucharistie que dans le rite catholique. Cela se déroule dans un ancien théâtre. Je vous plante le décor : les touristes sont au balcon, les Frères et Soeurs au parterre. La scène est couverte d’un tapis rouge. Les chanteurs portent chemises blanches, costumes, cravates noirs et chaussures bien cirées. Seul le guitariste est blanc, il accompagne un clavier, un orgue et une batterie. La chorale composée d’une douzaine de femmes et de huit hommes entame plusieurs gospels en se balançant d’un pied sur l’autre. Pendant une quinzaine de minutes, le révérend accueille dans la communauté, deux nouveaux membres que tout le monde vient embrasser et féliciter, suit une litanie de «Good News» s’affichant sur les deux grands écrans en fond de scène. Ce sont des anniversaires, des annonces pour des évènements, joggings et autres. Puis c’est l’accueil du mois de septembre, des souvenirs de mariage défilent et même l’annonce d’une Chevrolet mal garée devant la Canaan Baptist Church of Christ (It’s not mine).



Ce rituel met les «paroissiens» en valeur. Ces derniers soutiennent l’orateur de leur

«yeah».

Jésus apparait enfin après plus d’une heure dans la lecture d’un évangile.



Puis le révérend commence son long sermon dominical, martelant de plus en plus ses phrases, chantant en s’épongeant le front avant que la chorale n’enchaine Jesus is the live.

Au balcon, les gringos commencent à quitter les vieux sièges de cuir brun, la cérémonie est longue, plus de deux heures sont passées quand on nous fait signe de descendre. Mais ce n’est pas pour inviter les quelques courageux qui sont restés à rejoindre le parterre des Frères et Soeurs. Non, c’est pour nous indiquer la sortie. Des paroles de solidarité, certes, quant aux gestes, que nenni. Chacun reste dans sa communauté.



Je suis venu à New York parce que c’est le plus désespéré, le plus abandonné de tous les lieux, le plus abject. Ici, tout est cassé et le désarroi est universel. Il suffit d’ouvrir les yeux pour voir tout cela. Les gens brisés. Toute la ville n’est qu’un dépotoir. Et cela me sert à merveille. Je trouve que les rues sont une mine infinie de matériaux, un réservoir inépuisable de choses cassées. Chaque jour, je sors mon sac et je recueille les objets qui me semblent mériter d’être étudiés. Mes échantillons se comptent par centaine - des ébréchés aux fracassés, des cabossés aux écrasés, des pulvérisés aux putréfiés.

La trilogie new-yorkaise de Paul Auster



Comme j’avais fait deux voyages précédents en Iran et sans le mentionner dans ma demande d’ESTA, j’ai été convoquée au consulat des États-unis pour un interview.

- Why do you need a Vista?

- I don´t know.

- Did you travel to Iran.?

- Yes, in 2017

- For tourism

- Yes

- That´s Why.

Perfect .

It s finish.



Je me disais aussi qu’avec mes cheveux blancs, ma carte senior et ma prothèse du genou, je ne ressemblais pas fort à une terroriste.

Voila, en une heure le tout est emballé



Dès l'aérogare

J'ai senti le choc

Un souffle barbare

Un remous hard-rock

Dès l'aérogare

J'ai changé d'époque

Come on, ça démarre

Sur les starting-blocks

Gare, gare, gare

Là, c'est du mastoc

C'est pas du Ronsard

C'est de l'amerloc

Sera-ce la bagarre

OK, j'suis ad hoc

J'aurai l'gros cigare

En or, les pare-chocs

Dès l'aérogare

J'ai senti le choc

Faut rentrer dare-dare

Dans la ligne de coke

Un nouveau départ

Solide comme un roc

Une pluie d'dollars

Ici Nougayork

Ici superstar

J'suis gonflé à bloc

C'est l'enfance de l'art

C'est l'œuf à la coque

À moins qu'un lascar

Au détour d'un block

Et sans crier gare

Me découpe le lard

Façon jambon d'York


Source : Musixmatch

Paroliers : Claude Nougaro / Phillipe Saisse



Il faut être fou pour aimer cette ville, mais c’est la magie de NY. Il n’y a pas de mot pour décrire ce que l’on ressent dans les rues de NY, tous nos sens sont attaqués et l’adrénaline coule à flots. Ce n’est pas pour tout le monde. Paris c’est la province, à côté ! »

Dans New-York sans New-York, Philippe Delerm reprend les mots de son amie Martine Hahn Arenella



New York à deux jours de l'hiver

Est une femme belle et pressée

Qui fend la foule comme on se perd

Pour mieux plonger dans ses pensées

Visages, vitrines, néons, badauds

Taxis, chiens perdus, filles de joie

Si la ville me noie dans ses flots

Elle me rapproche aussi de toi

Assez pas assez embrassé

J'ai gardé sur mes lèvres closes

À nos amours dédicacé

Dix lettres au rouge à lèvres rose

Assez pas assez enlacé

J'ai toujours, ça n'est pas grand-chose

Une photo de nous pour glisser

Dans tes bras, le temps d'une pose

Au bout d'une avenue-torrent

Mélanges de rage et de tendresse

Je remonte à contre-courant

Amours et solitudes express

Ici les eaux sont troubles et lentes

Et charrient mille odeurs et sons

Les sirènes crient plus qu'elles ne chantent

Mais tout l'monde connaît leurs chansons

Assez pas assez embrassé

J'ai gardé sur mes lèvres closes

À nos amours dédicacé

Dix lettres au rouge à lèvres rose

Assez pas assez enlacé

J'ai toujours, ça n'est pas grand-chose

Une photo de nous pour glisser

Dans tes bras, le temps d'une pose


New York à nos amours d’Art Mengo



Je viens de replier mes ailes. je retourne à la terre, cueillir au jardin les framboises qui n'ont pas attendu pour mûrir, les tomates et les haricots.

je retourne à mes vrais amours.






























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