Migrant
- Marie-France Lesage
- 12 août 2021
- 11 min de lecture

« Le passé est un pays d’où nous avons tous émigré »
Salman Rushdie « Patries imaginaires »
Le sac à dos de nylon rouge

J’ai retrouvé dans le grenier mon vieux sac à dos de nylon rouge
avec un dossier en forme d’échelle métallique du même ton.
Il m’avait coûté presque l’intégralité des 4.000 francs belges
que j’avais touchés pour mon premier job d’étudiant
au Delhaize de la rue de Bastogne.
J’avais 14 ans, Maman me remplaçait à la caisse
quand le temps était trop chaud
et que mes amis partaient nager dans la rivière.
Je l’étrennais lors de mon premier voyage en Angleterre.
Je partais seule avec mon amie Anne chez des amis
de ses parents.
Nous quittions le pays, montions sur la malle Oostende-Dover,
grimpions dans les vieux trains anglais,
débarquions à Waterloo Station dans une cohue
de races et de langues.
Nous écoutions Hair en boucle, arpentions Carnaby Street
en pat’d’eph, mangions indien et flirtions avec des Anglais
blêmes et boutonneux.
Nous étions en 1972, la vie était à nous!
Papa

Papa m’avait donné cette liberté de partir chaque été
pour trois semaines.
Chacun, à plusieurs années de distance, avait migré
et quitté Houffalize pour la fière Albion.
En décembre 1944, âgé de 21 ans, il s’est engagé volontaire
à la section belge de la Royal Navy.
Paris était déjà libéré quand il quitte sa ville natale
quelques jours avant la terrible offensive Von Rundstedt
et le retour des Allemands dans l’Est de la Belgique.
Les Allemands pris en tenaille dans la petite cité ardennaise
furent bombardés par les avions alliés.
700 bombardiers qui avaient pris part au raid, lâchèrent sur la ville
des bombes de 1.000, 1.500 et même 2.000 kg
Dans des conditions hivernales épouvantables,
les habitants qui ne s’étaient pas sauvés vécurent un véritable enfer.
Cachés dans des caves, sans feu et avec un thermomètre
qui frôlait les -30°.
La valise de Papa

J’ai retrouvé dans le grenier la valise en cuir brun de Papa,
celle où il gardait tous ses souvenirs de l’adolescence à la trentaine.
Ce petit bagage à main de vingt sur trente centimètres
lui avait été donné au début de son instruction
au HMS Royal Arthur à Skegness (UK) en janvier 1945.
Elle renfermait toute sa correspondance de guerre.
En mai 1940, Il avait déjà migré vers la France
Quittant l’école de Seraing et empêché de rentrer chez ses parents
à Houffalize, il se retrouva comme beaucoup d’autres
dans le sud du pays. Ce périple dura quatre mois.
En février 1943, il avait vingt ans et fut convoqué
par le Service du Travail Obligatoire.
Sa voisine, membre de la résistance lui fournit de faux papiers.
Sans prévenir ses parents, il suivit la filière qui l’amena
dans la région liégeoise pour travailler chez un ébéniste.
Echappant à la Gestapo, il se sauva et se cacha
comme ouvrier agricole dans une ferme à Florzée.
Fin 1944, il signa son engagement dans l’armée
et partit pour la Royal Navy en Angleterre.
Traces

La vie n’est qu’une longue migration.
Du ventre maternel à l’enfance, de l’adolescence à l’âge adulte,
de la vieillesse à la mort.
Papa a fait ce dernier et périlleux voyage le 28 novembre 2012.
Alors j’ai ouvert sa vieille valise, découvert sa correspondance
des années de guerre et me suis plongée dans ces restes de vie,
ces petites choses qui retiennent nos morts
et les empêchent d’être totalement oubliés.
Tant que je penserai à lui, il restera vivant.
Le jeu de piste que je balise sur son histoire lui insuffle
encore quelques bouffées d’oxygène,
juste de quoi le laisser flotter dans mes pensées.
Alors, je décide de partir sur ses traces.
Oostende

C’est à Oostende que mon voyage commence.
C’est le sas d’entrée vers l’Angleterre.
En novembre 1944, le gouvernement belge a décidé de recruter
1.200 volontaires pour la section belge de la Royal Navy.
Ces jeunes seront regroupés entre le 17 et le 23 janvier 1945
au « Transit Camp III » à Oostende avant d’être envoyés
à Tilbury-Londres via un ancien ferry.
Le 24 janvier, ils mettront pied à terre et partiront en train,
puis camion jusqu’à Skegness
Papa y restera jusqu’au 26 mars 1945.
Quand Papa était au HMS Royal Arthur à Skegness
ou au HMS Impérieuse à Plymouth,
il était encore les deux pieds sur terre, à l’entraînement
dans un campement.
C’est seulement après le 21 juillet qu’il embarquera
sur le cuirassé «Onslow »,
bâtiment qu’il quittera le 22 décembre 1945.
Le 31 janvier 1946, fut le dernier jour
de la section belge de la Royal Navy,
tous les marins furent démobilisés et renvoyés à Oostende.
Edinburgh

Je continue mon jeu de piste.
Je m’envole pour Edinburgh, à prononcer Edinbra si vous voulez
vous faire comprendre par les locaux.
Une équipe de balèzes en jupes plissées, gros mollets
et chaussures plates confirment la destination.
La vue de notre appartement donne sur le château.
Malgré le soleil, la ville reste noire.
De Waverley Station, située au pied de la falaise que surplombe
le château d’Edinburgh, nous prenons le train pour Rosyth.
Après six mois de formation à Skegness et Devonport,
Papa a pris le large sur le « Onslow ».
Ce cuirassier faisait souvent relâche dans le port de Rosyth,
situé dans le Firth of Forth, plaque tournante des patrouilles navales
chargées de surveiller la mer du Nord pendant
la seconde guerre mondiale;
Le fleuve Forth qui coupe l’Ecosse d’Est en Ouest
coule au fond d’un fjord à quelques miles au Nord d’Edinburgh.
Le village de Rosyth, situé sur les hauteurs près de la gare
est d’une banalité affligeante,
un bus nous descend vers le Dock Yard.
C’est un chantier naval, privatisé et loin de tout.
Je m’attendais à quoi?
Où est le port?
Où allaient les marins en descendant du bateau?
Où sont les pubs et les femmes de marins?
The railway bridge

Comme le temps est agréable, nous partons à pied
pour plusieurs kilomètres le long de la lande et de l’estuaire
pour rejoindre le village de Queensferry North au-dessus duquel
passe l’ancien pont métallique du chemin de fer.
Je raconte Papa à mon neveu qui m’accompagne.
Son voyage à partir de Rosyth vers la Mer Baltique.
Voici ce qu’il écrit en septembre 1945:
« Restant quelques jours à Rosyth près d’Edinburgh, nous partons pour Tilbury
où nous prenons le premier Lord de l’Amirauté qui,
pour quelques explications est somme toute le ministre civil de la Marine
et a comme boulot également de diriger et exploiter les ports allemands
occupés par la R.N. et ainsi que de liquider les restes de la marine de guerre boche.
Donc notre première étape fut Kiel base réputée de U Boats et auquel
on accède par un canal de 100 km qui coupe la péninsule du Jutland à sa base
et rejoint en somme la Mer du Nord à la Baltique.
Ce que j’ai vu de Kiel m’a donné encore une fois l’occasion de voir
un de ces petits labourages.
Le port même la ville et la baie elle-même sont détruits de fond en comble
et je me rappelle entre autre ce chantier de constructions de sous-marins
où trois énormes ponts roulants sont tordus et le tout recouvrant
une dizaine de U boats en construction.
La ville même est maintenant une ville de troglodyte. »
Papa est passé en bateau sous le railway bridge de métal rouge.
Quant à nous, nous traversons le fjord à pied
via un pont routier parallèle.
Un mile et demi pour rejoindre Queensferry South.
Zelig

Dans le monde villageois où je vivais, il n’y avait pas de métissage.
On se mariait au plus près.
Papa avait quatorze ans quand sa maman mourut.
Mon grand-père se remaria avec sa jeune belle-soeur.
Enfant,
au bas de la rue de Bastogne,
à gauche, sur la place où trônait le char allemand Panther
que nous utilisions comme toboggan,
devant la baraque à frites de Mr Colin,
j’ai vu une famille sortir d’une voiture.
J’étais face à des enfants, kippa sur la tête
et papillotes autour de l’oreille.
Gamine, je pensais que tous les juifs avaient été tués
pendant cette guerre dont tous les adultes parlaient.
J’étais campée dans l’histoire:
Le char allemand, Houffalize ville martyre, cette famille juive
et moi comme Zelig, incorporée dans ce film d’époque.
Le quart de rhum

De retour à Edinburgh où flotte une doucereuse odeur de malt,
les hommes qui m’accompagnent partent écumer les cafés de la ville,
migrant d’un bar à l’autre, d’Oban à Jura,
de Dalwhinnie à Glenmorrangie.
Papa n’avait pas pour habitude de boire du whisky,
il préférait une petite goutte de péket.
Quant aux marins, sur le bateau, à 11h00, ils recevaient
leur quart de rhum
mélangé d’un tiers d’eau pour les matelots et laissé pur
pour les sous-officiers.
Papa écrit à son frère en octobre 1945:
« J’avais épargné un bon 3/4 de litre de rhum dans une bouteille
et ce midi en remontant des machines, il y avait un Irlandais en train
de se rouler dans le mess, plein comme 1.000.000 de Polonais. »
Jimmy

Dans le courrier de Papa, il y avait plusieurs lettres
d’un GI américain.
Ils s’étaient rencontrés dans le café « Le Cygne »
je ne sais où, je ne sais quand.
Sans doute en décembre 1944.
Jimmy lui écrivait toujours dans la langue de Shakespeare.
Et Papa lui répondait sans doute en français.
Avant son départ pour l’Angleterre, il ne parlait pas un mot d’anglais.
Adolescents, nous nous moquions souvent des résidus
qu’il en avait gardés.
Jardinier, il vendait des rosiers « Queen Elisabeth »
qu’en bon Ardennais, il prononçait « Couenne Elisabeth».
Cela nous semblait invraisemblable pour un marin
qui avait chanté le « God save the Queen »
et passé un an en Angleterre!
Ce soldat Américain l’invitait à le rejoindre
pour continuer ses études à Boston, où il possédait un appartement.
Mon père migrant vers les Etats-Unis,
je m’imagine teenager sur la côte Est pendant les golden sixties.
Le livret d’épargne

C’est un livret d’épargne Nr 17881,
reçu au Butlin’s camp de Skegness.
Une main d’enfant a écrit au bic rouge que ce cahier de dessin
appartient à Marie-France Lesage.
Dans le grenier où nous jouions ma soeur et moi,
j’avais donc déjà ouvert la valise de Papa et utilisé
ce qui me semblait convenir à nos classes improvisées.
Le grenier était notre terrain de jeux par mauvais temps,
il courait sur toute la surface de la maison, bien éclairé,
nous y construisions nos cabanes autour d’un antique paravent,
avec de vieux rideaux et tissus.
Contre le mur de pierres attenant à la maison jumelle,
trônait un vieux lit de bois, surchargé de couvertures défraichies
et d’un couvre-lit matelassé lie de vin.
Mon cousin Jojo y avait passé plusieurs nuits.
Nous avions entrebâillé la porte pour admirer ce jeune homme,
coiffé comme Elvis, en jeans et marcel blanc, lisant des fanzines
et osant dormir seul dans cette pièce
où nous ne nous aventurions jamais la nuit.
Le 3 février 1945, Papa a ajouté two pounds dans ce livret.
Le cachet signale qu’il est à Skegness
Le 5 mars, toujours au Butlin’s camp, il en retire cinq.
Les trois opérations suivantes sont effectuées à Devonport,
Les deux derniers retraits à Lyness Stromness - Orkney,
datent du 27 juillet et du 2 août.
Il est dans les Iles Orcades, au Nord de l’Ecosse.
Scapa Flow

Papa parlait souvent du cimetière marin de Scapa Flow.
Cette baie naturelle située dans les Iles Orcades devint en 1913
la base principale de la Grand Fleet.
Les hauts fonds, les marées irrégulières et la force des courants
permettaient à la Royal Navy de défendre la Mer du Nord
et les côtes anglaises contre les attaques des Allemands.
Ceux-ci ne pouvaient passer par la Manche sans risquer
de grosses pertes.
L’endroit avait déjà servi lors des guerres napoléoniennes
mais était surtout connu pour le sabordage
de la flotte allemande en 1919.
Les bateaux allemands y étaient internés depuis plusieurs mois
quand un officier allemand préféra couler ses navires
plutôt que de laisser les Alliés faire main basse sur ceux-ci.
Scapa Flow est devenu l’un des cimetières marins l
es plus importants du monde et une destination mythique
pour de nombreux plongeurs amateurs d’épaves et d’histoire.
Dunkerque

Rentrés d’Ecosse depuis deux semaines,
nous repartons en Angleterre via Dunkerque et le ferry.
Le 10 mai 1940, Papa quitte Seraing.
L’école des Aumôniers du Travail vient de fermer
et les élèves sont renvoyés chez eux.
A Angleur, il apprend que la ligne de l’Ourthe est interrompue
et prend le premier train pour Namur,
espérant redescendre vers Libramont puis Bastogne.
Les voies ne sont plus libres!
Il se dirige comme beaucoup d’autres vers Charleroi
et y subit son premier bombardement.
Puis ce sera Erquelinnes, où il logera chez l’institutrice,
Mme Delarivière, Roulers, Mouscron, où il dort
sur le charbon dans la cave de l’hôtel de ville,
avant de partir pour Ypres et passer la frontière française
près de Adinkerke.
Le 16 mai, il sera hébergé dans les faubourgs de Dunkerque
à Petite-Synthe.
La « Grande » est à actuellement plus connue
puisque c’est là que campent les nombreux migrants
qui tentent de rejoindre le Royaume-Uni.
Quant à nous, contrôle des passeports aux guichets français et anglais.
Pas de passagers dans le coffre et hop nous traversons.
Juste une petite carte d’identité plastifiée qui vaut tous les sésames.
La mer

J'étais poisson dans le ventre maternel.
J'ai migré vers l'air le jour de ma naissance.
L'eau,
le ploc d'une goutte,
un verre d'eau fraîche,
la chaleur humide du hammam,
la fosse Dionne à Tonnerre,
le gargouillis du Pouhon,
un crachin d'hiver sous le ciel du Nord,
l'Aisne qui coule au fond du jardin,
mais la mer, non!
Une heure sur le ferry et mon estomac tangue.
Comment Papa a t-il résisté?
Des jours entiers coincé dans les entrailles du navire de guerre,
Sans aucune chance de survie en cas de mauvaise rencontre
et la mer comme linceul .
Rien que d'y penser, j'en suis malade.
Devonport

Je suis devant le Devonport Heritage Center,
un musée situé dans la base navale.
Les Royal Naval Barracks de Devonport, proche de Plymouth
étaient la base de la section belge et le carrefour
des affectations à la Navy.
Du 2 mai au 21 juillet, Papa y était en entraînement
au HMS Impérieuse qui était un Stocker Training Establishment.
Si papa a pu passer le portail du HMS Devonport
avec sa petite valise, pour moi, ce ne sera pas le cas.
Les sacs, appareils photos et GSM y sont interdits.
Migrer du monde civil au monde militaire n’est pas une mince affaire.
Il faut montrer patte blanche et réserver dix jours à l’avance
son billet d’entrée pour pouvoir y accéder.
On y visite le HMS Courageous, un ancien sous-marin nucléaire
qui navigua de 1971 à 1992 et combattit pendant la guerre
des Faklands (Malouines), îles anglaises au large de l’Argentine
et revendiquées par celle-ci.
Nous ne pénétrons dans la caserne que pour rejoindre en minibus,
le sous-marin et une douzaine d’autres bâtiments
émergeant des bassins, noirs et sinistres comme des murènes.
Il est difficile de m’imaginer le même endroit du temps de mon père.
Peu de marins, beaucoup d’ouvriers sur les chantiers
et une modernité qui chasse la nostalgie.
Là où l’objectif ne peut entrer,
l’oeil et la plume prennent le relais pour témoigner.
Tourisme

Nous adorons migrer vers d’autres cieux.
Partir vers l’exotique, découvrir d’autres cultures.
Même en temps de guerre, on fait du tourisme.
Papa n'avait certainement pas d'appareil photo
alors il achetait des cartes postales.
Dans sa valise, j'en ai retrouvées d'Edinburgh, de Londres
et plusieurs de l'abbaye de Buckfast à côté de Plymouth.
Cette ville jouxtant Devonport fut bombardée
et dévastée pendant la Blietzkrieg en 1941.
Le distillerie de gin fut épargnée
et un message partit pour toutes les bases de l’amirauté,
les informant que l’entreprise avait été épargnée
et que leur ration le serait tout autant.
Brexit

Hasard du calendrier, nous partons pour l’Angleterre,
ce mardi 12 mars 2019, le jour où le Parlement du Royaume-Uni
doit voter pour la deuxième fois le plan de sortie de l’Union
européenne.
Le Brexit censé intervenir le 29 mars n’est toujours pas réglé.
Et ce n’est pas encore aujourd’hui que l’accord ratifié
par Theresa May sera validé par le Parlement.
Le Brexit, c’est un repli sur soi, c’est un nouveau mur
qui s’érige, une porte qui se ferme,
une barrière qui s’abaisse devant l’immigrant.
En Europe, le nationalisme revient partout en force.
Pourtant les mouvements citoyens n’ont jamais
été aussi présents pour bousculer la classe politique
et la pousser à plus d’ouverture et de sagesse.
Chaque pays garde ses particularités
et l’Angleterre n’y échappe pas.
Les Anglais ont gardé leur côté insulaire,
leur monnaie, leur système métrique, la conduite à gauche,
leurs prises électriques et leurs fenêtres à guillotine.
Le dépaysement y est toujours garanti.
Migrer

Un verbe du passé qui a un bel avenir
et se conjugue à tous les temps.
Je migrerai
Tu migrais
Elle a migré
Migrons
Vous migriez
Qu'ils migrent
MIGRANT
Les aléas de la vie nous ballottent sans arrêt,
d’un point à l’autre,
sans répit, sans raison,
du matin jusqu’au soir.
Nous sommes tous des migrants.

Comme les photos sont muettes par essence,
je leur ai accolé des mots.
Les images servent de point de départ ou soutiennent mon propos.
Avec ce reportage, je me suis baladée dans ma mémoire et
dans les souvenirs que mon père a laissés,
que ce soit dans sa valise ou dans les lieux qui l’ont vu passer.
Ce fut un émouvant voyage dans mes racines.
« J’ai toujours été fasciné par la capacité
qu’a la photo de pérenniser un instant.
Ce rapport nostalgique au temps m’intéresse.
Il y quelque chose de poignant dans toute photo,
parce qu’elle invite à regarder quelque chose
qui est définitivement englouti dans le passé «
Jerôme Ferrari (le Soir 15-12-2018)
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