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  • Photo du rédacteurMarie-France Lesage

Migrant

















« Le passé est un pays d’où nous avons tous émigré »

Salman Rushdie « Patries imaginaires »



Le sac à dos de nylon rouge

























J’ai retrouvé dans le grenier mon vieux sac à dos de nylon rouge

avec un dossier en forme d’échelle métallique du même ton.

Il m’avait coûté presque l’intégralité des 4.000 francs belges

que j’avais touchés pour mon premier job d’étudiant

au Delhaize de la rue de Bastogne.

J’avais 14 ans, Maman me remplaçait à la caisse

quand le temps était trop chaud

et que mes amis partaient nager dans la rivière.

Je l’étrennais lors de mon premier voyage en Angleterre.

Je partais seule avec mon amie Anne chez des amis

de ses parents.

Nous quittions le pays, montions sur la malle Oostende-Dover,

grimpions dans les vieux trains anglais,

débarquions à Waterloo Station dans une cohue

de races et de langues.

Nous écoutions Hair en boucle, arpentions Carnaby Street

en pat’d’eph, mangions indien et flirtions avec des Anglais

blêmes et boutonneux.

Nous étions en 1972, la vie était à nous!


Papa














Papa m’avait donné cette liberté de partir chaque été

pour trois semaines.

Chacun, à plusieurs années de distance, avait migré

et quitté Houffalize pour la fière Albion.

En décembre 1944, âgé de 21 ans, il s’est engagé volontaire

à la section belge de la Royal Navy.

Paris était déjà libéré quand il quitte sa ville natale

quelques jours avant la terrible offensive Von Rundstedt

et le retour des Allemands dans l’Est de la Belgique.

Les Allemands pris en tenaille dans la petite cité ardennaise

furent bombardés par les avions alliés.

700 bombardiers qui avaient pris part au raid, lâchèrent sur la ville

des bombes de 1.000, 1.500 et même 2.000 kg

Dans des conditions hivernales épouvantables,

les habitants qui ne s’étaient pas sauvés vécurent un véritable enfer.

Cachés dans des caves, sans feu et avec un thermomètre

qui frôlait les -30°.


La valise de Papa














J’ai retrouvé dans le grenier la valise en cuir brun de Papa,

celle où il gardait tous ses souvenirs de l’adolescence à la trentaine.

Ce petit bagage à main de vingt sur trente centimètres

lui avait été donné au début de son instruction

au HMS Royal Arthur à Skegness (UK) en janvier 1945.

Elle renfermait toute sa correspondance de guerre.

En mai 1940, Il avait déjà migré vers la France

Quittant l’école de Seraing et empêché de rentrer chez ses parents

à Houffalize, il se retrouva comme beaucoup d’autres

dans le sud du pays. Ce périple dura quatre mois.

En février 1943, il avait vingt ans et fut convoqué

par le Service du Travail Obligatoire.

Sa voisine, membre de la résistance lui fournit de faux papiers.

Sans prévenir ses parents, il suivit la filière qui l’amena

dans la région liégeoise pour travailler chez un ébéniste.

Echappant à la Gestapo, il se sauva et se cacha

comme ouvrier agricole dans une ferme à Florzée.

Fin 1944, il signa son engagement dans l’armée

et partit pour la Royal Navy en Angleterre.


Traces















La vie n’est qu’une longue migration.

Du ventre maternel à l’enfance, de l’adolescence à l’âge adulte,

de la vieillesse à la mort.

Papa a fait ce dernier et périlleux voyage le 28 novembre 2012.


Alors j’ai ouvert sa vieille valise, découvert sa correspondance

des années de guerre et me suis plongée dans ces restes de vie,

ces petites choses qui retiennent nos morts

et les empêchent d’être totalement oubliés.

Tant que je penserai à lui, il restera vivant.

Le jeu de piste que je balise sur son histoire lui insuffle

encore quelques bouffées d’oxygène,

juste de quoi le laisser flotter dans mes pensées.

Alors, je décide de partir sur ses traces.


Oostende














C’est à Oostende que mon voyage commence.

C’est le sas d’entrée vers l’Angleterre.

En novembre 1944, le gouvernement belge a décidé de recruter

1.200 volontaires pour la section belge de la Royal Navy.

Ces jeunes seront regroupés entre le 17 et le 23 janvier 1945

au « Transit Camp III » à Oostende avant d’être envoyés

à Tilbury-Londres via un ancien ferry.

Le 24 janvier, ils mettront pied à terre et partiront en train,

puis camion jusqu’à Skegness

Papa y restera jusqu’au 26 mars 1945.

Quand Papa était au HMS Royal Arthur à Skegness

ou au HMS Impérieuse à Plymouth,

il était encore les deux pieds sur terre, à l’entraînement

dans un campement.

C’est seulement après le 21 juillet qu’il embarquera

sur le cuirassé «Onslow »,

bâtiment qu’il quittera le 22 décembre 1945.

Le 31 janvier 1946, fut le dernier jour

de la section belge de la Royal Navy,

tous les marins furent démobilisés et renvoyés à Oostende.


Edinburgh


























Je continue mon jeu de piste.

Je m’envole pour Edinburgh, à prononcer Edinbra si vous voulez

vous faire comprendre par les locaux.

Une équipe de balèzes en jupes plissées, gros mollets

et chaussures plates confirment la destination.

La vue de notre appartement donne sur le château.

Malgré le soleil, la ville reste noire.

De Waverley Station, située au pied de la falaise que surplombe

le château d’Edinburgh, nous prenons le train pour Rosyth.

Après six mois de formation à Skegness et Devonport,

Papa a pris le large sur le « Onslow ».

Ce cuirassier faisait souvent relâche dans le port de Rosyth,

situé dans le Firth of Forth, plaque tournante des patrouilles navales

chargées de surveiller la mer du Nord pendant

la seconde guerre mondiale;

Le fleuve Forth qui coupe l’Ecosse d’Est en Ouest

coule au fond d’un fjord à quelques miles au Nord d’Edinburgh.

Le village de Rosyth, situé sur les hauteurs près de la gare

est d’une banalité affligeante,

un bus nous descend vers le Dock Yard.

C’est un chantier naval, privatisé et loin de tout.

Je m’attendais à quoi?

Où est le port?

Où allaient les marins en descendant du bateau?

Où sont les pubs et les femmes de marins?


The railway bridge

























Comme le temps est agréable, nous partons à pied

pour plusieurs kilomètres le long de la lande et de l’estuaire

pour rejoindre le village de Queensferry North au-dessus duquel

passe l’ancien pont métallique du chemin de fer.

Je raconte Papa à mon neveu qui m’accompagne.

Son voyage à partir de Rosyth vers la Mer Baltique.

Voici ce qu’il écrit en septembre 1945:

« Restant quelques jours à Rosyth près d’Edinburgh, nous partons pour Tilbury

où nous prenons le premier Lord de l’Amirauté qui,

pour quelques explications est somme toute le ministre civil de la Marine

et a comme boulot également de diriger et exploiter les ports allemands

occupés par la R.N. et ainsi que de liquider les restes de la marine de guerre boche.

Donc notre première étape fut Kiel base réputée de U Boats et auquel

on accède par un canal de 100 km qui coupe la péninsule du Jutland à sa base

et rejoint en somme la Mer du Nord à la Baltique.

Ce que j’ai vu de Kiel m’a donné encore une fois l’occasion de voir

un de ces petits labourages.

Le port même la ville et la baie elle-même sont détruits de fond en comble

et je me rappelle entre autre ce chantier de constructions de sous-marins

où trois énormes ponts roulants sont tordus et le tout recouvrant

une dizaine de U boats en construction.

La ville même est maintenant une ville de troglodyte. »

Papa est passé en bateau sous le railway bridge de métal rouge.

Quant à nous, nous traversons le fjord à pied

via un pont routier parallèle.

Un mile et demi pour rejoindre Queensferry South.


Zelig













Dans le monde villageois où je vivais, il n’y avait pas de métissage.

On se mariait au plus près.

Papa avait quatorze ans quand sa maman mourut.

Mon grand-père se remaria avec sa jeune belle-soeur.

Enfant,

au bas de la rue de Bastogne,

à gauche, sur la place où trônait le char allemand Panther

que nous utilisions comme toboggan,

devant la baraque à frites de Mr Colin,

j’ai vu une famille sortir d’une voiture.

J’étais face à des enfants, kippa sur la tête

et papillotes autour de l’oreille.

Gamine, je pensais que tous les juifs avaient été tués

pendant cette guerre dont tous les adultes parlaient.

J’étais campée dans l’histoire:

Le char allemand, Houffalize ville martyre, cette famille juive

et moi comme Zelig, incorporée dans ce film d’époque.


Le quart de rhum

























De retour à Edinburgh où flotte une doucereuse odeur de malt,

les hommes qui m’accompagnent partent écumer les cafés de la ville,

migrant d’un bar à l’autre, d’Oban à Jura,

de Dalwhinnie à Glenmorrangie.

Papa n’avait pas pour habitude de boire du whisky,

il préférait une petite goutte de péket.

Quant aux marins, sur le bateau, à 11h00, ils recevaient

leur quart de rhum

mélangé d’un tiers d’eau pour les matelots et laissé pur

pour les sous-officiers.

Papa écrit à son frère en octobre 1945:

« J’avais épargné un bon 3/4 de litre de rhum dans une bouteille

et ce midi en remontant des machines, il y avait un Irlandais en train

de se rouler dans le mess, plein comme 1.000.000 de Polonais. »


Jimmy














Dans le courrier de Papa, il y avait plusieurs lettres

d’un GI américain.

Ils s’étaient rencontrés dans le café « Le Cygne »

je ne sais où, je ne sais quand.

Sans doute en décembre 1944.

Jimmy lui écrivait toujours dans la langue de Shakespeare.

Et Papa lui répondait sans doute en français.

Avant son départ pour l’Angleterre, il ne parlait pas un mot d’anglais.

Adolescents, nous nous moquions souvent des résidus

qu’il en avait gardés.

Jardinier, il vendait des rosiers « Queen Elisabeth »

qu’en bon Ardennais, il prononçait « Couenne Elisabeth».

Cela nous semblait invraisemblable pour un marin

qui avait chanté le « God save the Queen »

et passé un an en Angleterre!

Ce soldat Américain l’invitait à le rejoindre

pour continuer ses études à Boston, où il possédait un appartement.

Mon père migrant vers les Etats-Unis,

je m’imagine teenager sur la côte Est pendant les golden sixties.


Le livret d’épargne

























C’est un livret d’épargne Nr 17881,

reçu au Butlin’s camp de Skegness.

Une main d’enfant a écrit au bic rouge que ce cahier de dessin

appartient à Marie-France Lesage.

Dans le grenier où nous jouions ma soeur et moi,

j’avais donc déjà ouvert la valise de Papa et utilisé

ce qui me semblait convenir à nos classes improvisées.

Le grenier était notre terrain de jeux par mauvais temps,

il courait sur toute la surface de la maison, bien éclairé,

nous y construisions nos cabanes autour d’un antique paravent,

avec de vieux rideaux et tissus.

Contre le mur de pierres attenant à la maison jumelle,

trônait un vieux lit de bois, surchargé de couvertures défraichies

et d’un couvre-lit matelassé lie de vin.

Mon cousin Jojo y avait passé plusieurs nuits.

Nous avions entrebâillé la porte pour admirer ce jeune homme,

coiffé comme Elvis, en jeans et marcel blanc, lisant des fanzines

et osant dormir seul dans cette pièce

où nous ne nous aventurions jamais la nuit.

Le 3 février 1945, Papa a ajouté two pounds dans ce livret.

Le cachet signale qu’il est à Skegness

Le 5 mars, toujours au Butlin’s camp, il en retire cinq.

Les trois opérations suivantes sont effectuées à Devonport,

Les deux derniers retraits à Lyness Stromness - Orkney,

datent du 27 juillet et du 2 août.

Il est dans les Iles Orcades, au Nord de l’Ecosse.


Scapa Flow


























Papa parlait souvent du cimetière marin de Scapa Flow.

Cette baie naturelle située dans les Iles Orcades devint en 1913

la base principale de la Grand Fleet.

Les hauts fonds, les marées irrégulières et la force des courants

permettaient à la Royal Navy de défendre la Mer du Nord

et les côtes anglaises contre les attaques des Allemands.

Ceux-ci ne pouvaient passer par la Manche sans risquer

de grosses pertes.

L’endroit avait déjà servi lors des guerres napoléoniennes

mais était surtout connu pour le sabordage

de la flotte allemande en 1919.

Les bateaux allemands y étaient internés depuis plusieurs mois

quand un officier allemand préféra couler ses navires

plutôt que de laisser les Alliés faire main basse sur ceux-ci.

Scapa Flow est devenu l’un des cimetières marins l

es plus importants du monde et une destination mythique

pour de nombreux plongeurs amateurs d’épaves et d’histoire.


Dunkerque

























Rentrés d’Ecosse depuis deux semaines,

nous repartons en Angleterre via Dunkerque et le ferry.


Le 10 mai 1940, Papa quitte Seraing.

L’école des Aumôniers du Travail vient de fermer

et les élèves sont renvoyés chez eux.

A Angleur, il apprend que la ligne de l’Ourthe est interrompue

et prend le premier train pour Namur,

espérant redescendre vers Libramont puis Bastogne.

Les voies ne sont plus libres!

Il se dirige comme beaucoup d’autres vers Charleroi

et y subit son premier bombardement.

Puis ce sera Erquelinnes, où il logera chez l’institutrice,

Mme Delarivière, Roulers, Mouscron, où il dort

sur le charbon dans la cave de l’hôtel de ville,

avant de partir pour Ypres et passer la frontière française

près de Adinkerke.

Le 16 mai, il sera hébergé dans les faubourgs de Dunkerque

à Petite-Synthe.

La « Grande » est à actuellement plus connue

puisque c’est là que campent les nombreux migrants

qui tentent de rejoindre le Royaume-Uni.


Quant à nous, contrôle des passeports aux guichets français et anglais.

Pas de passagers dans le coffre et hop nous traversons.

Juste une petite carte d’identité plastifiée qui vaut tous les sésames.


La mer

























J'étais poisson dans le ventre maternel.

J'ai migré vers l'air le jour de ma naissance.

L'eau,

le ploc d'une goutte,

un verre d'eau fraîche,

la chaleur humide du hammam,

la fosse Dionne à Tonnerre,

le gargouillis du Pouhon,

un crachin d'hiver sous le ciel du Nord,

l'Aisne qui coule au fond du jardin,

mais la mer, non!

Une heure sur le ferry et mon estomac tangue.

Comment Papa a t-il résisté?

Des jours entiers coincé dans les entrailles du navire de guerre,

Sans aucune chance de survie en cas de mauvaise rencontre

et la mer comme linceul .

Rien que d'y penser, j'en suis malade.


Devonport

























Je suis devant le Devonport Heritage Center,

un musée situé dans la base navale.

Les Royal Naval Barracks de Devonport, proche de Plymouth

étaient la base de la section belge et le carrefour

des affectations à la Navy.

Du 2 mai au 21 juillet, Papa y était en entraînement

au HMS Impérieuse qui était un Stocker Training Establishment.

Si papa a pu passer le portail du HMS Devonport

avec sa petite valise, pour moi, ce ne sera pas le cas.

Les sacs, appareils photos et GSM y sont interdits.

Migrer du monde civil au monde militaire n’est pas une mince affaire.

Il faut montrer patte blanche et réserver dix jours à l’avance

son billet d’entrée pour pouvoir y accéder.

On y visite le HMS Courageous, un ancien sous-marin nucléaire

qui navigua de 1971 à 1992 et combattit pendant la guerre

des Faklands (Malouines), îles anglaises au large de l’Argentine

et revendiquées par celle-ci.

Nous ne pénétrons dans la caserne que pour rejoindre en minibus,

le sous-marin et une douzaine d’autres bâtiments

émergeant des bassins, noirs et sinistres comme des murènes.

Il est difficile de m’imaginer le même endroit du temps de mon père.

Peu de marins, beaucoup d’ouvriers sur les chantiers

et une modernité qui chasse la nostalgie.


Là où l’objectif ne peut entrer,

l’oeil et la plume prennent le relais pour témoigner.


Tourisme














Nous adorons migrer vers d’autres cieux.

Partir vers l’exotique, découvrir d’autres cultures.

Même en temps de guerre, on fait du tourisme.

Papa n'avait certainement pas d'appareil photo

alors il achetait des cartes postales.

Dans sa valise, j'en ai retrouvées d'Edinburgh, de Londres

et plusieurs de l'abbaye de Buckfast à côté de Plymouth.

Cette ville jouxtant Devonport fut bombardée

et dévastée pendant la Blietzkrieg en 1941.

Le distillerie de gin fut épargnée

et un message partit pour toutes les bases de l’amirauté,

les informant que l’entreprise avait été épargnée

et que leur ration le serait tout autant.


Brexit


























Hasard du calendrier, nous partons pour l’Angleterre,

ce mardi 12 mars 2019, le jour où le Parlement du Royaume-Uni

doit voter pour la deuxième fois le plan de sortie de l’Union

européenne.

Le Brexit censé intervenir le 29 mars n’est toujours pas réglé.

Et ce n’est pas encore aujourd’hui que l’accord ratifié

par Theresa May sera validé par le Parlement.


Le Brexit, c’est un repli sur soi, c’est un nouveau mur

qui s’érige, une porte qui se ferme,

une barrière qui s’abaisse devant l’immigrant.

En Europe, le nationalisme revient partout en force.

Pourtant les mouvements citoyens n’ont jamais

été aussi présents pour bousculer la classe politique

et la pousser à plus d’ouverture et de sagesse.

Chaque pays garde ses particularités

et l’Angleterre n’y échappe pas.

Les Anglais ont gardé leur côté insulaire,

leur monnaie, leur système métrique, la conduite à gauche,

leurs prises électriques et leurs fenêtres à guillotine.

Le dépaysement y est toujours garanti.


Migrer

























Un verbe du passé qui a un bel avenir

et se conjugue à tous les temps.

Je migrerai

Tu migrais

Elle a migré

Migrons

Vous migriez

Qu'ils migrent

MIGRANT

Les aléas de la vie nous ballottent sans arrêt,

d’un point à l’autre,

sans répit, sans raison,

du matin jusqu’au soir.

Nous sommes tous des migrants.



























Comme les photos sont muettes par essence,

je leur ai accolé des mots.

Les images servent de point de départ ou soutiennent mon propos.

Avec ce reportage, je me suis baladée dans ma mémoire et

dans les souvenirs que mon père a laissés,

que ce soit dans sa valise ou dans les lieux qui l’ont vu passer.

Ce fut un émouvant voyage dans mes racines.

« J’ai toujours été fasciné par la capacité

qu’a la photo de pérenniser un instant.

Ce rapport nostalgique au temps m’intéresse.

Il y quelque chose de poignant dans toute photo,

parce qu’elle invite à regarder quelque chose

qui est définitivement englouti dans le passé «

Jerôme Ferrari (le Soir 15-12-2018)

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