Ce journal comprend une troisième partie qui est un reportage à part sur les inondations
du 14 juillet à Aisne. Il est à lire sur mon blog.
Je commence ce quatrième volet le jour de tes trois ans.
Mardi 10 août :
Avant de partir pour quelques jours chez vos amis bretons, Paola s’est fait teindre
les cheveux en rouge « C’est beau! » as-tu dit en voyant sa nouvelle coiffure.
C’est vrai qu’elle la porte à merveille, ses longs cheveux flottant au rythme de ses grandes enjambées, accompagnant le balancier de ses bras..
Samedi 21 août :
Une tendinite d’enfer qui me fait souffrir le martyre et un peu de déprime m’ont fait lâcher le clavier. Me revoici au poste, avec une jambe qui traine encore
un peu la patte.
Samedi dernier, nous avons accueilli nos premiers hôtes depuis les inondations.
Didier a pris tous les déjeuners en charge, j’étais incapable de les assumer.
J’aurais dû fermer jusqu’à la fin du mois pour me reposer de ces terribles inondations.
Hier, tu es entré dans la maison avec ta cape de petit vampire. Tu m’as dit "Batman"-
j’ai compris banane. Soit tes incisives continuent à t’empêcher de bien parler soit
je deviens malentendante!
Tu m’as accompagnée à l’échographie de ma jambe et nous sommes passés
au magasin acheter ton cadeau d’anniversaire : un camion-benne comme les énormes Volvo qui transportent les gigantesques pierres pour consolider les berges de l’Aisne, une pelleteuse pour draguer la rivière et un camion de pompiers pour aider les gens pendant les inondations, te voilà paré pour jouer dans le jardin avec les sacs de sable éventrés qui devaient nous protéger de la montée des eaux.
Dimanche 22 août :
Pauline est passée pour demander à Didier quelques renseignements sur les papiers
à remplir suite aux inondations. Tout comme nous, elle dit qu’elle a de la chance
et ne se plaint aucunement malgré son rez-de-chaussée dévasté. Quel esprit de résilience!
De jeunes salades poussent entre les pavés de la terrasse et sur le terrain de pétanque.
Du gazon envahit mes parterres mis à nu après les inondations : des semences amenées par la rivière squattent mon jardin. A part quelques dépôts le long des routes, la vallée est de nouveau sereine et toujours aussi belle pour nos hôtes qui la découvrent.
Jeudi 26 août :
Je vis toujours au ralenti, à mi-temps dans mon fauteuil un gant en plastic rose
rempli de glace posé sur ma tendinite. L’infiltration d’avant-hier m’a fait du bien
et je fais tout c’est à dire le moins possible pour être rétablie avant notre départ en Italie, le 3 septembre prochain.
Avec toutes ces mésaventures, nous ne parlons plus du Covid. Les masques sont tombés pendant les inondations, les hôtes qui m’assurent être vaccinés
- je ne vérifie jamais - n’en portent plus, les autres pas davantage!
Le bisou revient en douce.
68,8% de la population dont 85% chez les plus de 18 ans sont à présent vaccinés. Bruxelles a pris du retard par rapport aux autres régions, on y constate une fracture
entre les communes les plus aisées et celles plus défavorisées qui peinent
à se faire vacciner. Les grands halls de vaccination du Heysel ou du WEX ont été fermés. Dorénavant, les vaccinations seront plus proches de la population, on pourra le faire
au travail, à l’école ou au marché. A Bruxelles, les admissions à l’hôpital ont augmenté
de 30% en une semaine alors qu’en Flandres, elles sont quatre fois inférieures.
Suite à ce constat, le Codeco a déclaré des assouplissements à partir du 1er septembre au nord et au sud du pays mais pas dans la capitale.
Thierry qui a été vacciné vient de choper le Covid. Le vaccin Pfizer ne protègerait
qu’à 60% du nouveau variant Delta beaucoup plus virulent que les précédents.
Mercredi 1er septembre :
Tu rentres à l’école dans la classe des zèbres. Hier était ton dernier jour chez nous.
Tu m’as gentiment demandé si ma jambe allait mieux, tu partages les framboises
que nous cueillons au jardin. Bref, tu grandis avec un regard sur les autres
et ton environnement. Tu poses des questions sur les inondations, demandes jusqu’où l’eau est montée et penses que l’ordi ne va plus car pour toi, il a dû rester dans l’eau
comme tous tes jouets et tes livres.
Vendredi 3 septembre :
Alice et Lucie recommencent l’école aujourd’hui, Paola seulement lundi prochain
et Félix, malade, reste à la maison.
Si les vacances sont terminées pour les enfants, pour nous, elles ne font que commencer. Nous partons en Italie via l'Alsace et la Suisse. En France, pour accéder
à la terrasse du restaurant, nous devons montrer patte blanche au serveur qui contrôle notre Covid Save Ticket : un QR code sur notre portable, prouvant que nous sommes vaccinés contre le Corona virus ou négatifs. Sur la route des Alpes, nous croisons
la plaque qui indique Les Diablerets, souvenirs de vacances idylliques
avec trois familles voisines de la rue de Bastogne, nous étions sept adultes et neuf enfants à loger dans le même chalet. Je découvrais pour la première fois les Alpes et la magnificience de la montagne. Notre logement était immense, tout comme les tablées, les rires et l'aventure de notre club des trois, inspiré de celui du club des cinq d'Enid Blyton que nous dévorions, la télévision n'était pas entrée dans nos foyers. Nous espionnons tout ce qui se passait dans les autres chambres ayant constaté que les larges boyaux du chauffage nous permettaient de tout entendre. Comme une Madeleine de Proust, l’air de Monia résonne dans ma mémoire et sur l'écran du Scopitone, les tresses de Juanita Banana se lèvent comme deux najas ensorcelés.
Samedi 4 septembre :
Nous quittons notre logement, superbe chalet du Val d’Aoste, pour prendre l'autoroute vers Parme. Dés la sortie, nous nous arrêtons dans une trattoria. L’immersion italienne
est complète: une carte de tortelli, les pâtes locales, une chaleur agréable, la télévision qui bourdonne au mur et l’ambiance méditerranéenne qui nous emmaillotte.
Ici aussi, le Green pass est nécessaire mais si le patron nous le demande, il ne vérifie pas.
Dimanche 5 septembre :
Nuitée à Lucca, après avoir traversé les Appenins via de petites routes de montagne. Notre chambre d'hôtes est un ancien studio de photographe des années 30
à part le décor, le management n'est pas terrible, le déjeuner au café d'à côté
nous laisse sur notre faim. C'est dimanche et comme il ferme à midi, ils n'ont plus rien
à nous proposer. Basta, allez voir ailleurs.
La ville est à taille humaine, ceinte par des remparts sur son entièreté et constellée d'églises bien closes. Trop de touristes à notre goût même s'ils ne sont pas nombreux. Dans chaque endroit visité, il faut montrer le green pass.
L’étonnante place de l'amphithéâtre toute de jaune vêtue et garnie de persiennes vertes à l'italienne est construite sur les bases de l'ancien amphithéâtre romain.
Toutes les fenêtres des rez-de-chaussée des maisons de la ville sont protégées par des grillages tout comme le seraient des prisons.
Lundi 6 septembre :
Traversée du Chianti classico avant de pénétrer dans le Val d'Orcia ou nous logeons
dans une vieille ferme restaurée, isolée à quinze km de piste de Castiglione d’Orcia.
Nous dînons sous la voute étoilée, au sommet de la vallée boisée.
Mardi 7 septembre :
Nous circulons dans un paysage toscan : des collines mamelonnées, surmontées
de fermes aux tuiles rouges, aux allées de cèdres verts alignés comme des soldats
à la parade, des champs labourés où trainent encore quelques chaumes.
La couleur de la terre est extrêmement nuancée, passant de l’écru au brou de noix,
de la terre de Sienne au chocolat. Nous nous rendons aux Bagni San Filippo,
des bains gratuits et populaires dans un vallon ombragé ou l'eau chaude sulfureuse stagne dans de petits bassins naturels.
Ceux de Bagno Vignoni sont plus spacieux et mieux remplis même si l'on ressent le manque d'eau. Par ici, les rivières ont soif. Il n’a pas plu depuis le mois de mai.
De retour au village, pour entrer dans l’épicerie, un appareil prend notre température avant de nous laisser entrer. Nous imaginons, en cas de fièvre, un filet tombant
du plafond, nous saissisant et nous jetant dans un cul-de-basse-fosse toutes sirènes hurlantes.
Mercredi 8 septembre :
Errance dans les villes toscanes, de Montepulciano à l’abbaye de Sant Antimo.
Jeudi 9 septembre :
Cinq cents kilomètres nous amènent à Naples en fin d’après-midi.
Le récit de ces cinq jours dans la cité napolitaine est dans un reportage
à part intitulé "Naples". A voir sur mon blog.
Mardi 14 septembre :.
Nous avons récupéré la voiture au parking avec quelques grattes et une touche
de couleur bleue sur le pare-choc.
En quittant la ville, les routes de banlieue étaient jonchées de détritus. L'amoncellement de poubelles dans les rues de la cité semblait faire partie du décor alors que la propreté
dans les transports en commun ou dans les intérieurs de maison était irréprochable.
Arrivée sur la péninsule de Sorrento à Massa Lubrense. L'agriturismo est tout en escalier.
Dur, dur pour mes genoux toujours en convalescence. Dîner avec les produits de la ferme dont de délicieuses tomates du Vesuve. Mmmm
Mercredi 15 septembre :
Réveillée au petit matin par les cueilleurs de raisin déambulant sur des perches à plusieurs mètres de hauteur . Nous sommes dans le jardin d'Eden, oliviers, citronniers
et vignes nous surplombent. Les côteaux sont des terrasses plantées de vignes grimpant sur des pergolas. Le citron est partout, dans l'huile, la pizza ou mon thé du matin.
Il sert à fabriquer le limoncello, spécialité locale ou le délicieux granite al lemon.
Nous partons en croisière jusqu'à Amalfi, jolie façon de découvrir la cité et les villages accrochés à la montagne. La petite ville est noire de touristes, des gros, des rouges,
avec chien, sans masque, en short, en robe habillée, quelques Français, beaucoup d'Italiens mais aucun Asiatique.
Du bateau, je repère la route que nous emprunterons demain pour nous rendre à Cetara. Elle se déroule en ruban dans la roche. De la mer, les automobiles y circulent comme
sur circuit Markling.
Jeudi 16 septembre :
Cette fois, nous longeons la côte amalfitaine via la route cotière. Nous montons
à Nocelle, village de montagne, situé à 450m d'altitude, à flanc de rochers,
aux rues étroites et aux escaliers de 1700 marches qui descendent rejoindre le bord
de mer et Positano aux maisons roses, jaunes, ocres, oranges, rouges parfois
Des scooters sont parqués par centaines, collés à la roche. La route est tellement étroite, que je ne fais, que serrer les fesses. Les motos louvoient entre les voitures, pour les plus jeunes leur bécane est comme la prolongation de leur corps. Les vieux conducteurs
sont plus raides ou peut-être plus sages!
Nous arrivons à Cetara, notre étape du soir. C'est un petit port spécialisé dans la pêche aux anchois. Didier, quoi a remisé la voiture dans le parking extérieur rentre à l'arrière du scooter de Gino.
Vendredi 17 septembre:
Le camion poubelle nous réveille aux aurores. Le village, accroché aux rochers,
est traversé par la nationale qui se rétrécit dans la boucle étroite qui marque le centre. Les Klaxons des bus qui s'y croisent achèvent de nous sortir de notre sommeil.
Puis ce sont les pétarades des scooters, les cris du poissonnier qui garnit son étal,
des maçons qui discutent et réparent le balcon de la maison rose en face de notre chambre, les cloches de l'ancien couvent qui répondent à celle de l'église San Pietro
et les gouttes de pluie qui commencent à saupoudrer les gros pavés noirs chassant
la chaleur des jours précédents.
Au resto, nous dégustons les spécialités locales : colatura d'anchois, genovese de thon
et salade de poulpe sur salade de radisschio. Didier écluse les bières italiennes,
je l'ai rebaptisé Mr Pironi mais Mr Vino conviendrait tout autant.
Nous avons déjà parcouru 2260km au moment où nous remontons vers le Nord.
Nous lançons un dernier regard vers le Vésuve et partons vers la Toscane,
vers la casa de Agata, un agriturismo isolé perdu dans la montagne entre Florence
et Arezzo. Une impression d'être au bout du monde malgré les chiens qui aboient à droite et à gauche et une cloche qui tinte sur les hauteurs. Le Valdarno à nos pieds
qui n'a plus reçu de pluie depuis quatre mois commence à brunir. Les cerfs y mangent les raisins, les sangliers les figues et les renards les poules.
Samedi 18 septembre :
Nous quittons la casa Agata qui exploite 2000 oliviers et partons visiter le village médiéval en contrebas et la magnifique église normande de Gropina.
Dimanche 19. septembre :
Nous sommes depuis hier, de retour dans les Dolomites, encerclées de nuage.
Nous passons la journée pluvieuse dans les thermes de Pozza di Fassa. Magnifiques,
tout de pierre, bois et peinture chocolat au lait. L'entrée n'est possible qu'avec le green pass et l'ID. Nous découvrons le Karersee presqu'à sec. Dans le Nord du pays,
ces derniers mois, les pluies ont été aussi rares que dans le sud. Nous aurions aimé
leur céder un peu des tonnes d'eau qui nous sont tombées sur la tête cet été.
Lundi 20 septembre :
En route vers Murano, sous le soleil. Nous remontons le Val Venosta, encadré de sommets enneigés, filant le long de milliers d'hectares de pommiers. Puis montons
vers le Pass Resia. Notre entrée dans l'hôtel de Dalmüs, au Tyrol, est remarquée
car nous sommes les seuls à porter le masque. Apparemment, cela ne se fait plus
en Autriche si ce n'est dans les transports et les magasins.
Mardi 21 septembre :
Nous reprenons la voiture parfumée par les 40kg de pommes achetées hier
et branchons le chauffage des sièges. Il fait 7°, nous sommes dans une station
de montagne loin des chaleurs italiennes.
Sur les versants abrupts, la lumière tombe parallèle à la pente. Le soleil commence
à réchauffer la vallée. Sur l'adret, les derniers près fauchés fument. Des pans de brume montent vers les hauteurs. La montagne bouillonne comme s'il y avait des milliers de feux de forêt, ça sent l'automne.
Mardi 28 septembre :
Quel plaisir de retourner à l’opéra. Les yeux clos, je savoure l’ouverture de La Forza
Del Destino. Le sésame, c’est le green pass ou Covid Safe qui nous permet à nouveau
de nous asseoir les uns à côté des autres et de ne plus porter de masque pendant
la représentation. Détail amusant quelques chanteurs du choeur le portaient
quand même.
Félix a commencé le basket à Hamoir. Pour la première fois, il a pris le train seul
pour se rendre à l'entrainement.
Mercredi 29 septembre :
A la maison de repos, le temps que je dépose mes paniers, Mamy s’est étalée de tout son long, se cognant la tête contre la tablette de fenêtre. Elle m’attendait toute fière, debout, avec la ferme intention de rentrer dans son appartement la semaine prochaine. Après cette chute, je pense qu'elle va devoir revoir son programme.
Un premier feu de bois a réchauffé la maison. Suite aux dégâts des inondations, le chauffage solaire n’est pas encore réparé et raccordé à la chaudière..
Jeudi 30 septembre :
L’année dernière, nous n’avons pas pu profiter de nos abonnements au théâtre de Liège. Avec le solde, j’avais l’intention d’inviter les filles et les ados mais comme ces quatre derniers ne sont pas vaccinés et que le Covid Safe est nécessaire, cela est impossible. Pour les jeunes, la place coûte 7,00€ et le test, 30,00€. Quelle pénalité pour la culture!
Dimanche 2 octobre :
Une dame est venue ce WE loger avec son mari et son père. Je n’ai pas compter de supplément puisque son géniteur était dans une urne funéraire!
Elle était en chemin pour aller disperser ses cendres dans un lieu qu’il aimait arpenter
en Ardennes.
Mercredi 6 octobre :
J’accompagne Paola chez l’orthodontiste, un nom que nous ne connaissions pas
du temps de notre jeunesse. Nous allions juste chez le dentiste qui était aussi médecin généraliste. Paola a commencé des cours de piano avec les jeunesses musicales.
Elle apprend directement à jouer de l’instrument sans passer comme à l’académie
par plusieurs mois de solfège
Samedi 9 octobre :
A présent, tu vas à l’école toute la semaine et viens chez nous le WE. Ainsi tes parents peuvent enfin faire une grasse matinée. Tu m’expliques que petits, les « fabes » ne sont pas plus gros qu’une tête d'épingle, j’acquiesce et dis « fabes » comme toi mais tu insistes plusieurs fois, jusqu’à préciser « fabes » » avec un C. Ah oui, dis-je « crabe »!
Ne me dis pas qu’à trois ans, tu reconnais les lettres de l’alphabet même si le C
qui commence le mot "crabe" est la lettre qui commence aussi ton prénom.
Dimanche 10 octobre :
Emilie et Olivier ont invité tous les bénévoles des inondations. Les cousines avec enfants, c’est à dire Emilie, Valentine, Géraldine et Fanny ont été avec leurs rejetons rendre visite
à leur Nénène qui dort depuis trente ans au cimetière en face de la maison.
Elle s’est certainement retournée de plaisir en les sentant assises sur la pierre, un verre de vin à la main, avec les enfants qui jouaient sur la tombe.
Jeudi 14 octobre :
Nous prenons le train à Bomal à 10:00 mais comme Didier a oublié son GSM
avec les entrées pour l’expo, nous ratons notre départ, tout comme la correspondance
à Liège. C’est donc vers 13h30 que nous pénétrons enfin dans les tours Proximus,
situées dans le quartier de la gare du Nord pour visiter leur collection d’art.
C’est surtout le 25ième étage qui nous intéresse avec les magnifiques photos
de Seydou Keïta, Sammy Baloji ou celles imprimées sur verre de J-M Bustamante.
Reflet sur une photo de Bustamante
Dans le compartiment du train, nous retrouvons des élèves du cours de français
de Didier. Avec la multitude de nationalités, la musique que certains écoutent,
les conversations téléphoniques, nous sommes en plein dépaysement.
A notre retour, nous allons saluer Tikal qui euthanasié cet après-midi, repose
chez Emilie, sur une palette à l’extérieur, une fleur dans l’oreille. Deux pièces de monnaie ont glissé de ses yeux où Félix les avait posées.
Samedi 16 octobre :
Encore seuls spectateurs dans la salle 5 du Caméo de Namur pour visionner « Tralala »,
un adorable film français.
Lundi 18 octobre :
Une délégation de Zapatistes, en tournée en Europe afin de renforcer leurs luttes
et créer des réseaux, s’est pointée à Aisne pour comprendre la problématique
de l’extension de la carrière du village.
Une avant-midi très studieuse sous un magnifique soleil d’automne.
Mardi 19 octobre :
Paola a reçu la première dose du vaccin contre le Covid et Emilie a pris RV pour
ses enfants, avec l’impression de les conduire à l’abattoir, tellement le conflit
entre pro et anti-vaccin la culpabilise.
Après une visite chez le radiologue il s’avère que la fissure à la hanche de Mamy
s’est bien ressoudée. Si sa convalescence continue ainsi, elle pourra rentrer chez elle dans un mois. Le soir en la quittant, elle me fait signe par la fenêtre comme
une petite fille obligée de rester à l’internat.
Vendredi 22 octobre :
Pépère t’a offert une trompette mirliton avec laquelle tu joues en tournant en rond
dans le salon avant de t'affaler endormi sur le lit improvisé que tu t’es confectionné
avec mon panier de foulards et les coussins des fauteuils.
Vers 13:00, nous descendons soutenir Lucie et Alice au basket. Bien nous en prend,
pour une fois, elles ont gagné!
Lundi 25 octobre :
Accrochage de mon expo photo "Gens d’Aisne" à la biennale de Soumagne
dans le cadre des "Saisons de la Photographie".
Jeudi 28 octobre :
Maman est désorientée. Dans les couloirs, elle ne reconnait plus le chemin pour
aller chez sa cousine Emma qui vit dans une chambre au rez-de-chaussée.
Vendredi 29 octobre :
Paola à 13 ans, Manuel a préparé, avec son talent de papa attentionné, un délicieux chili sin carne que nous dégustons en famille, à la maison. Comme elle me l’avait suggéré,
j’ai décoré la maison pour Halloween et me suis maquillée pour l’occasion tout comme toi, déguisé en petit diable, une queue rouge cousue par ta maman, ce matin,
en dernière minute.
Aujourd’hui, j’ai piloté pour la deuxième fois un groupe de Zapatistes. Ils étaient cinq hommes qui nous ont expliqué l’historique de leur combat et les sept éléments fondamentaux à respecter :
Commander en obéissant
Représenter et non supplanter
Partir d’en bas et non d’en haut, c’est à dire ne pas chercher à s’élever
Servir et non se servir
Convaincre et non vaincre
Construire et non détruire
Proposer et non imposer.
Lundi 1er novembre :
Nous sommes partis avec toi et tes cousins à l’auberge de jeunesse de Champlon
que gère Guillaume. Après une escape room et une soirée d’Halloween,
nous avons logé tous les sept en dortoir. Je me suis retrouvée une partie de la nuit
à dormir avec ta soeur et une autre avec toi.
Les filles adorent me piquer mon appareil pour se prendre en photo.
Depuis ce matin, le Covid Safe ticket est nécessaire pour entrer dans les restaurants, cinéma etc. A la maison de repos, un préposé nous contrôle. Ne devrait-on pas
plutôt l'affecter aux soins des résidents ?
Lundi 8 novembre :
Comme Françoise n’est pas vaccinée et que j’avais oublié mon portable sur lequel
se trouve mon CST, nous ne pouvons entrer voir maman. Heureusement,
elle est toujours à regarder par la fenêtre et comme le temps est ensoleillé,
elle nous rejoint à l’extérieur.
Mercredi 10 novembre :
J’accompagne maman à son appartement. Nous avons décidé de ne rien décider
à sa place. Le choix de rentrer ou pas lui revient. Après avoir trottiné dans son intérieur, elle a décidé de réintégrer son habitation. Elle ne veut pas mourir en maison de repos!
Les élèves de Didier l’appellent professeur et comme il est le plus grand de la classe,
ils le qualifient de "El Akbar". Ce qualificatif l’amuse!
Jeudi 11 novembre :
Ta maman a quarante ans. Victor a cuisiné pour nous tous en incluant parrain et marraine.
Toi, tu t'es endormi dans le divan, fatigué de courir dans tous les sens.
Jeudi 18 novembre :
Les contaminations repartent à la hausse. Nous sommes au coeur de la quatrième vague. Au contraire d'autres pays comme la Hollande, le Codeco d'hier, n'a pas durci
le ton outre mesure.
Hier, tes cousins ont tous les trois reçus leur première dose de vaccin. Ta soeur est complètement vaccinée, la deuxième dose l'avait rendue groggy pendant deux jours.
Tu imites Pépère en calant deux croutes de pain dans ta bouche, comme d’affreuses dents de vampire.
Vendredi 19 novembre :
Premier bal d’Alice. Dire que je ne me souviens plus du mien. De vagues souvenirs
de soirées avec les copains du patro et des dimanches après-midi dans notre club, installé dans les caves de la villa du grand-père Verheggen. Médecin du village
dont la salle d’attente était remplie d’animaux empaillés posés sur le carrelage,
un sentier nous permettait de louvoyer entre eux avant d'accéder à son cabinet.
Comme Alice n’a encore reçu qu’une des deux doses de vaccin, elle doit se faire tester
à la pharmacie pour un coût de 26,00€. Un quart d’heure plus tard, elle reçoit
les résultats. Le plus ardu est de télécharger le QR Code sur son portable!
Sans celui-ci, elle ne pourra entrer dans la salle d’Erezée où se déroule le bal
des rhétos de Barvaux.
Lundi 22 novembre :
L’ Autriche reconfine pour trois semaines. C’est le premier pays d’Europe à rendre
le vaccin obligatoire à partir de février 2022. Cette décision engendre de vives réactions.
Deux mondes se télescopent : les pro et anti-vaccin. De nombreuses manifestations
ont eu lieu ce WE dans les rues de Vienne mais aussi à Bruxelles ou Rotterdam.
Mercredi 24 novembre :
Je suis sidérée par la vénalité de certains médecins qui ont monnayé pour plusieurs centaines d'euros des QR code pour des vaccins non effectués.
Certaines personnes sont prêtes à débourser pour ne pas se faire vacciner.
Jeudi 25 novembre :
Journée à La Louvière, une ville que nous apprécions pour son authenticité,
avec le soir un magnifique concert de Louis Chedid, comme toujours bienveillant
et généreux avec son public. Des moments de détente tellement rares à présent
que la quatrième vague nous submerge. Les jours à venir risque d'être noirs ou plutôt rouges, couleur signalant le plus haut taux de contamination sur la carte du Covid. Jeudi 2 décembre :
Encore une sortie à Bruxelles pour visiter l'expo de Martin Parr. Dimanche prochain,
nous irons voir un concert Brassens et certainement un film ou l'autre au cinéma.
Avec le CST, nous continuons à sortir, alors que d'autres comme Philippe, non vacciné, n'ont plus accès aux restaurants et lieux de culture. Il s'estime heureux quand son voisin cafetier veut bien le servir sur la terrasse où il déguste son verre en solitaire dans le froid de décembre.
Vendredi 3 décembre:
Ce matin, tu t'es réveillé en entendant la pluie mais ce n'était que le bruit des ailes de Saint Nicolas qui déposait un œuf Kinder dans ton botillon.
Chez toi, tu rejoins parfois le lit de ta maman à deux heures du matin.
C'est, m'expliques-tu, parce que tu aimes tellement ta maman.
Jeudi 9 décembre :
Une ambiance de sinistrose nous cerne tous, l'hiver et ses jours grisâtres associés
au Covid encore et toujours. Pas une seule rencontre entre deux personnes
sans qu'il s'insinue dans la conversation. Les annulations se suivent chaque WE.
Aux Pays-Bas, les magasins sont fermés et les restaurants doivent s'arrêter à 17:00.
Comme des moutons et fiers de l'être, nous avons fait la troisième dose cet après-midi.
Il est prouvé que 8.760.000 doses du vaccin ont été injectées en Belgique.
Quatre décès sont liés à celui des marques Vaccine Janssen et Vaxzevria.
A ce jour, dans notre pays, le Covid aurait causé la mort de 27.000 personnes
et le vaccin aurait permis d'éviter 30.000 hospitalisations.
Pour échapper à l'humidité glaciale, le petit chat sauvage que tu as baptisé "Boulette"
et que je nourris depuis le printemps s'est installé dans la véranda. Il y dort jour et nuit, attendant des temps meilleurs. Sa sagesse devrait nous inspirer.
Vendredi 10 décembre :
Nous sommes vaseux suite au vaccin d'hier.
Didier vient de retrouver ton livre "Caca boudin" qu'il avait, tel Moïse, sauvé des eaux.
Tu seras ravi quand tu viendras tout à l'heure. De plus, j'ai cuisiné ton menu préféré :
du poulet avec des frites.
Samedi 11 décembre :
Shooting avec Paola. Une commande pour le nouveau clip des musiciens de
Palace Backside Club.
Lundi 20 décembre :
Pour limiter la propagation du nouveau variant Omicron, les écoles maternelles
sont fermées une semaine avant les vacances de Noël; tes grands cousins n'y vont
plus qu'un jour sur deux et d'autres uniquement en matinée. Heureusement
que les grands-parents sont là pour garder les petits sans école. Certains parents comme Valentine doivent prendre une semaine de chômage pour s'occuper de sa progéniture.
A l'étranger, les Pays-Bas ont instauré un confinement strict d'un mois. Les Hollandais
en profitent pour faire leur shopping de fin d'année à Liège. C'était la foule à la Médiacité où ta maman travaille.
Les annulations pour mes chambres d'hôtes se poursuivent. Dans l'auberge de jeunesse de Guillaume, il a été décidé de tout fermer jusqu'au 1er mars.
Mercredi 22 décembre :
Encore un pont de la vallée fermé suite aux inondations qui ont érodé le soubassement.
Moi qui, à cause de mes douleurs aux genoux et de la température hivernale, remontait
à vélo le long de la rivière via Laforge et Fanzel, évitant les fortes montées et descentes, je vais encore devoir trouver un nouvel itinéraire.
Jeudi 23 décembre :
Les jumeaux ont eu treize ans dimanche dernier. Pour l’occasion, Félix a invité ses copains au bowling qui avec les nouvelles directives contre la propagation du Covid devra fermer à partir de demain, tout comme les théâtres, cinémas et manifestations d’intérieur. Un coup dur pour le secteur qui proposait une belle programmation
pour les fêtes de fin d’année, s’était équipé de matériel de purification d’air et gérait facilement le nombre des entrées. Même si ce WE, les mesures anti-covid n'étaient pas bien respectées par Tchanchès qui demandait à ses jeunes spectateurs - dont tu faisais partie - de souffler le plus fort possible vers la scène pour aider le Père Noël à monter au ciel.
Vendredi 24 décembre :
La culture résiste suite aux dernières directives du Codeco qui ordonne de fermer toutes les salles. Quand une loi injuste passe, il est juste de ne pas la suivre. Une désobéissance civile est en train de se mettre en place.
Samedi 25 décembre :
Mamy n’a plus vu Alice et Lucie depuis quatre mois. A présent qu’elles sont vaccinées, elles peuvent accompagner Emilie. Mamy lui a demandé qui étaient ces deux dames
qui l’accompagnaient.
Lundi 27 décembre :
Les enfants sont venus hier pour fêter Noël mais je n’étais pas très en forme.
Certains de nos amis non vaccinés sont contents d’avoir eu le Covid, cela leur donne accès au CST pour six mois. Avec ce dernier, ils pourront voyager, aller au restaurant
ou au théâtre.
Le conseil d’Etat vient de suspendre l’arrêté de la semaine dernière qui demandait la fermeture des salles de spectacle. Les politiques et leur décision arbitraire se sont fait taper sur les doigts.
Je viens de terminer « un corps tropical » du Liégeois Philippe Marczewski,
cette lecture du prix Rossel 2021 me rappelle notre incursion dans la forêt amazonienne, il y a une quinzaine d’années. Nous avions pris le bus à Baños en Equateur
pour descendre vers Puyo, un noeud routier pour l’Oriente. Un bras levé et détrempé avait suffit pour arrêter le car de Macas. La journée commencée tôt le matin
chez Alexandra à Ambato était déjà bien entamée et la nuit nous avait vite rattrapés. Ballottée par les cahots de la route en construction et la cumbia, cette musique locale, omniprésente dont le rythme évoque un cheval lancé au galop, je scrutais l’obscurité, discernant ça et là une ampoule électrique ou une ombre furtive entre les remblais.
Le car s’arrêtait régulièrement pour se vider de ses passagers. Nous n’étions plus
que quelques uns dont notre groupe de sept : José-Luis, l’étudiant équatorien
qui avait vécu une année dans notre village, sa mère et sa soeur d’accueil,
une amie, nous deux et ta maman.
Á l’arrêt suivant, la musique s’était brusquement interrompue, tout comme le moteur. Le soufflet de la porte s’était ouvert sur les cris
de la nuit, laissant pénétrer dans le car, trois hommes encagoulés de noir, machette
à la main. Il faut reconnaître que dans la région, c’est un accessoire des plus banals. Discrètement, j’avais lancé un coup d’oeil à José-Luis qui d’un bref regard m’avait fait comprendre de ne pas bouger. Tout aussi discrètement, j’avais fait passer ma liasse
de billets de ma pochette ventrale à mon soutien-gorge et j’étais restée aussi immobile que si le ciel m’était tombé sur la tête. Un des trois individus avait remonté le couloir jusqu’au fond du véhicule, les yeux fureteurs, sans dire un mot puis était revenu
sur ses pas avant de sortir du véhicule. J’avais tourné légèrement la tête vers l’arrière, cherchant Didier, assis, seul, à deux sièges de moi et qui continuait à ronfler, la tête penchée en avant. Il n’avait rien vu, rien entendu. Nos silences étaient palpables.
Après de longues minutes, le chauffeur avait regagné sa place, démarré le moteur,
fermé les portes et continué vers Macas où nous allions passé la nuit. Le son de
la cumbia me manquait autant qu’une pommade calmante. Nous n’avons jamais vraiment su ce que cherchaient ces Shuars : un des leurs qui trafiquait des têtes réduites pour vendre aux touristes, avait sous-entendu José-Luis. Etait-ce vraisemblable?
Après une nuit à Macas dans un petit hôtel sommaire, nous avions rencontré Léo,
notre guide Shuar, il allait nous emmener dans son village au bord du Rio Macuma.
Léo avait suivi une formation accélérée de guide touristique à Quito où il avait rencontré José-Luis. Comme nous devions passé quelques jours en Equateur, ce dernier
lui avait proposé de tester ses nouvelles compétences sur notre groupe.
Léo, jeune homme d’une vingtaine d’années était accompagné de deux jeunes hommes.
Le voyage commençait de nouveau par un trajet en car. Nos bottines étaient rangées dans le sac à dos et nous portions des bottes bleues en plastic, identiques à toutes
les paires accrochées aux devantures des magasins de Macas, juste à coté des machettes, des aliments et autres accessoires de première nécessité.
La route était de plus en plus défoncée, les écoles, et les villages de plus en plus dépouillés. Les terrains de foot et les magasins se raréfiaient à toute allure.
Puis le car s’est arrêté, des hommes sont sortis pour évaluer l’état de la piste
puis sont remontés après maintes palabres. Le car a repris son cheminement
sur quelques centaines de mètres avant de stopper définitivement. Tout le monde
est sorti du véhicule, des bagages et colis de toutes sortes se sont retrouvés autour
de nous qui restions abasourdis par la rapidité de cette évacuation. Les gens s’éclipsaient sans attendre se dispersant sous les frondaisons. Nos trois guides surchargés de ballots ont donné l’ordre de départ. Nous avons arrimé nos sacs sur nos dos et suivi leur pas dans la forêt. Nous n’arrivions pas à leur faire dire combien de temps nous allions marcher. La sente était étroite et dégringolait vers une vallée, les racines étaient bienvenues pour s’accrocher dans cette descente escarpée. La valise à roulettes
de la maman d’accueil de José-Luis était bien incongrue dans ce décor d’autant plus
que sa propriétaire n’avait jamais l’habitude de se déplacer à pied. Les deux furent carrément chargées par nos guides en plus de tout leur barda. Après cinq heures
de marche et avoir croisé des indigènes pliés de rire en nous voyant hésiter à traverser les troncs qui servaient de pont, rencontré un boeuf au milieu de la forêt touffue,
nous sommes arrivés face au village, situé de l’autre côté de la rivière.
Un gamin nous a fait agenouiller dans une pirogue noire, semblable à celle
de Tintin dans l’Oreille Cassée. Didier, apeuré, cherchait désespérément un pont,
pour pouvoir passer avec ses appareils photos. La dextérité du rameur nous a fait traverser ce puissant cours d’eau et rejoindre sans encombres le village de Léo, composé des quelques cases familialles. La salle de bain était la rivière.
C’était un plaisir de s'y baigner quand l’eau était claire et basse, quand elle était haute et brune, nous nous abstenions de nous laver! Les toilettes étaient une feuillée au centre d’une case. Même scénario : le jour nous y allions, la nuit, nous nous abstenions!
Les repas étaient cuits dans la seule et unique casserole, constamment sur le feu, composé de quatre perches, poussées vers le centre au fur et à mesure de leur combustion.
Un matin, au déjeuner, nous avons mangé un tatou qui traversait inconsciemment le terre-plein. C’est animal est protégé mais les Indiens continuent
à le consommer. J’avoue que j’aurais préféré un croissant pour déjeuner!
Au diner, nous nous sommes régalés d’un poisson pêché d’un unique coup de machette, cuit à l’étouffé dans des feuilles de bananier avec quelques coeurs de palmier, ramassés dans la forêt qui entourait les huttes sur pilotis où nous dormions à même le plancher, uniquement protégés par de vieilles moustiquaires. Dans le guide du Routard,
nous avions repéré des expéditions en Amazonie mais il parlait de Lodge, de ventilateur, de transfert en avion. Jamais nous n’avions pensé atterrir dans autant d’authenticité,
sans frigo, sans bouteilles d’eau, à boire de la chicha ou l’eau de la rivière bouillie
et aromatisée aux fleurs sauvages, enlevant régulièrement nos bottes pour évacuer
l'eau de pluie qui inondaient nos pieds nus, transformés en Mozzarella.
Après cinq jours, la maman de Léo nous a accompagnés pour le retour, petite femme boulotte, elle courait, grimpant entre les racines pour ramasser des plantes sauvages
afin de les revendre en ville, nous distanciant sans arrêt.
De retour à Ambato, José-Luis était bien en peine de justifier cette expédition
à Alexandra, sa grande soeur qui ne comprenait pas comment, il avait pu nous embarquer dans une telle aventure. Elle et ses parents n’allaient jamais dans la forêt amazonienne. C’étaient des habitants de la cordillère qui passaient leurs vacances au bord de l’Atlantique mais ne s’aventuraient jamais à l’intérieur du continent.
Vendredi 31 décembre :
Nous sommes ravis de quitter cette année 2021. Comme les mauvais souvenirs sont souvent ceux dont on parle le plus.
Elle risque bien de rester à jamais dans nos mémoires.
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